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Récupération – Collecter des restes alimentaires pour lutter contre le gaspillage by Hôtel★★★ Restaurant gourmand Coco Lodge Majunga

Ne pas jeter les restes alimentaires est un réflexe qui peut redonner le sourire à des milliers de personnes.
Mais il faut s’organiser pour procéder à la collecte et à la récupération des aliments. L’association Boroume en Grèce a trouvé la solution et en 2014, les aliments récupérés ont pu constituer plus de 1 300 000 repas, évalués à près de deux millions d’euros. Ces repas ont été distribués à des personnes dans le besoin. Une solution contre le gaspillage, l’accumulation des déchets, mais aussi l’insécurité alimentaire.

Fin 2011, un groupe d’amis a récupéré 12 tourtes au fromage invendues dans une boulangerie d’un quartier pauvre, à l’ouest d’Athènes. Ils ont veillé à les donner à la soupe populaire locale, gérée par l’église. Trois ans et demi plus tard, ils coordonnent la distribution quotidienne d’environ 4 000 repas excédentaires à différentes associations caritatives réparties dans toute la Grèce. Cette association à but non lucratif s’appelle Boroume (« C’est possible ! » en grec) et lutte contre le gaspillage, en organisant la distribution des restes alimentaires à des œuvres de bienfaisance. Les fondateurs – Alexia Moatsou, Xenia Papastavrou et Alexandros Theodoridis – et des dizaines de bénévoles dévoués travaillent tous les jours pour réduire le gaspillage alimentaire.

Ne serait-ce qu’en 2014, Boroume a « sauvé » plus de 1 300 000 repas de la poubelle, soit une hausse de 400 % par rapport à 2013 de la quantité de nourriture récupérée et redistribuée aux personnes dans le besoin. Si l’on estime à 1,50 euro chaque portion de nourriture, leur contribution atteint quasiment deux millions d’euros.
« En créant notre organisation, on ne s’attendait pas à obtenir une telle réponse ou à réussir à coordonner la collecte et la distribution de milliers de repas par jour », avoue Alexandros

Theodoridis, l’un des trois fondateurs de Boroume.
Grâce à un simple appel à l’association, tous les restes alimentaires d’un dîner familial, d’un événement dans une entreprise, d’une réception de mariage ou d’un supermarché, entre autres, peuvent être donnés à une soupe populaire ou à une institution qui en a besoin. Comme l’expliquent les fondateurs, le gaspillage alimentaire en Grèce est lié à notre style de vie. Nous vivons dans une société de consommation où les gens ont l’habitude d’acheter ou de commander en de trop grandes quantités.
Projet de cueillette

Depuis son lancement en 2011, Boroume a créé une carte de tous les programmes d’aide alimentaire grecs qui est consultable sur leur site Internet. Aujourd’hui, la base de données comporte plus de 660 organisations susceptibles de recevoir de la nourriture dans tout le pays, comme des soupes populaires et plus de 180 services municipaux d’aide sociale. L’organisation compte beaucoup sur ses bénévoles. Selon les chiffres de 2014, en moyenne 30 personnes contribuent au fonctionnement de Boroume et 65 nouveaux venus ont été formés cette année-là.

En 2014, l’association a lancé quatre nouvelles initiatives visant à réduire le gaspillage alimentaire et à aider les familles pauvres : un projet de cueillette pour récupérer des fruits et légumes frais qui ne peuvent être vendus sur le marché et qui sont condamnés à pourrir dans les champs ; le projet « La grande famille Boroume » qui propose une aide alimentaire grâce à des dons venant de la Grèce et d’ailleurs, qui sont versés directement aux personnes dans le besoin ; l’initiative « Boroume dans ton quartier » grâce à laquelle des groupes de bénévoles mènent un travail de sensibilisation sur le gaspillage alimentaire ; et le projet « Boroume à l’école », une série d’activités éducatives qui ciblent essentiellement les enfants à l’école primaire.

Boroume a énormément investi dans son projet de cueillette. En 2014, l’équipe a réussi à sauver plus de quatre tonnes de fruits et légumes frais dans différentes régions de Grèce. Comme l’explique Alexander Theodoridis, « nous organisons des réunions avec des agriculteurs dans tout le pays pour les convaincre de ne pas laisser les produits frais invendables se perdre, en soulignant que nous envoyons des bénévoles collecter les produits selon des règles strictes afin de ne pas endommager les cultures ».

Ce qui est impressionnant, c’est la capacité de l’association à mobiliser le soutien de personnes au-delà des frontières grecques. Quelqu’un qui vit à l’étranger peut aider des personnes dans le besoin grâce à Boroume. Un Canadien d’origine grecque a notamment travaillé avec l’association pour faire don d’une tonne de nourritures à un centre pour personnes souffrant de maladies chroniques et à l’association Kentro Agapis à Eleusis.

« En voyant le grand nombre de personnes qui voulaient aider les familles dans le besoin, nous avons lancé en juillet 2014 le programme ‘La grande famille Boroume’, une initiative qui facilite l’aide alimentaire aux bénéficiaires qui sont les plus touchés par la crise économique et qui sont inscrits aux services municipaux d’aide sociale », explique Alexander Theodoridis. Depuis le lancement, six donateurs originaires de trois pays ont versé un total de 3 660 euros qui ont été transformés en bons pour 38 bénéficiaires inscrits aux services sociaux de trois municipalités participant à la phase pilote du programme. « Grâce à ces bons, des familles peuvent acheter la nourriture dont elles ont besoin sans devoir faire la queue dans une soupe populaire. Leur seule obligation est de présenter les tickets de caisse aux services sociaux », conclut Alexander Theodoridis.

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