Les sites touristiques du Boeny – La Baie de Boeny (Partie 2)
ANTSOHERIBORY : un comptoir antalaotra du nord-ouest de Madagascar
(Source : Pierre VERIN et Adrien MILLE. Notes préliminaires sur les fouilles et relevés de juillet-août 1966. Bulletin de l’Académie Malagasy – Tome XLIV-II)
Bref historique du comptoir et des recherches :
Au début du XVIIe siècle, Hollandais, Anglais, Français continuent de commercer dans la baie de Boina (mentions par Thornton, Drury, etc.) mais celle-ci connait la venue des pirates en particulier, Williams et Plantain. En 1723, Hamilton indique que les Anglais craignent de faire la traite, à cause de la présence de ceux-ci.
En 1726, le Hollandais Valentyn note la fin du comptoir hollandais du Vieux Masselage pour replier la base de traite sur la baie de la Betsiboka.
L’abandon du centre commercial de la baie de Boina va se faire progressivement d’autant plus que la dynastie sakalava a déplacé la capitale de Tongay à Marovoay. A partir de 1750, la fondation, puis le développement de Majunga attireront les Antalaotra de la baie de Boina qui sera alors désertée.
Au XIXème siècle, Owen et Bateler mentionnent une ruine sur l’ilot de Makamby (1) et en 1845, Guillain retrace brièvement l’histoire des établissements Antalaotra à Madagascar où le Boeny tient une place importante (2).
A la fin du XIXe siècle, Jully visite la mosquée (site 1) et les sépultures du site 6 ou il note un élément de coupole encore en place.
Les ruines d’Antsoheribory ont eu souffrir du vandalisme des visiteurs, marins et autre, qui ont dépouillé les tombeaux de tous les bols et plats qui les décoraient.
En 1954, L. Molet est frappé par l’importance des ruines et des accumulations des poteries. Il rattache cet établissement à la civilisation Rasikajy connue par les fouilles de Vohémar. Hébert visite également l’île sur laquelle il nous a communiqué de précieux renseignements pratiques.
Durant les mois de Juillet et d’août 1966, l’équipe du Centre d’archéologie, P. Vérin, A. Mille et E. Ramilisonina, a procédé à des investigations comprenant la cartographie générale de l’îlot, le relevé exhaustif des mouvements et des sondages préliminaires (fouilles de la mosquée et d’un fonds de case). La végétation qui couvrait les sites a été coupée au préalable et chaque fois qu’il a été possible, les troncs et les lianes les plus menaçants pour la maçonnerie ont été sectionnés.
En outre d’autre sites ont été localisés dans la baie :
– un cimetière islamique dont les tombes sont marquées par des petites dalles dressées à la tête et aux pieds des défunts. Ce cimetière occupe un emplacement sableux plat du sud de la baie d’Antsoherindava.
– situé dans la forêt d’Ambondro, à l’Ouest de Kingany contient des sépultures à ailes. Il marque peut-être le site le plus ancien.
– un site connu seulement d’après les indications de Boteler, Owen et Guillain.
– Boeny –Aranta montre des traces d’habitats parmi lesquels on a trouvé en surface des perles et de la poterie du XVIIè siècle.
– un site localisé un peu au Nord du cimetière islamique actuel mais dans l’intérieur des terres. Il a fourni des poteries locales encore non datées.
– le cimetière des Kajemby encore utilisé de nos jours.
– Boeny –Ampasy est, sans doute, l’établissement le plus récent car les vestiges découverts jusqu’ici ne sont pas antérieurs au XIXe siècle.
L’Est de la baie n’a été prospecté.
(1) Owen, W-F. Narrative of Voyages to explore thes shores of Africa, Arabia and Madagascar , 2 vols. Longres, 1833 et Boteler, Th. Narrative of a voyage of discovery to Africa and Arabia performed in His Majesty’shipsy « Leven and Barracouda from 1821 under the Command of Capt. Owen, Londres, 1835
(2) Documents sur l’histoire, la géographie et le commerce de la partie occidentale de Madagascar, Paris, Imprimerie royale, 1854.
