La Baie de Boeny (Partie 3) : ANTSOHERIBORY
Les sites touristiques du Boeny – La Baie de Boeny (Partie 3)
(Source : Pierre VERIN et Adrien MILLE. Notes préliminaires sur les fouilles et relevés de juillet-août 1966. Bulletin de l’Académie Malagasy – Tome XLIV-II)
ANTSOHERIBORY : un comptoir antalaotra du nord-ouest de Madagascar
II. –Description de l’île d’Antsoheribory et des sites archéologiques.
L’îlot est éloigné seulement d’un kilomètre et demi du rivage du Village de pécheurs de Boeny-Ampasy, il mesure dans sa plus grande longueur (NE-SW) 2,500 km et 500 m en moyenne dans la largeur.
En fait, seulement la portion centrale de l’îlot et à la rigueur la pointe nord-est offrent des possibilités à l’habitat ; le Sud-ouest est submergé aux fortes marées et est recouvert d’une végétation halophile (herbes et mangroves). La superficie habitée jadis couvre à peine quarante hectares. La végétation y est composée d’épineux (mokotry), de palmiers (satra) et de baobab avec quelques tamariniers.
La zone qui a été occupée ne s’élève guère au-dessus de 6 à 9 m au maximum. Encore fait-on là pour les points les plus hauts intervenir des remblaiements créés par les constructions d’édifices aujourd’hui écroulés.
La côte présente sur ses rivages nord et sud ainsi que dans l’anse orientale des plages à beach-roch épais que les anciens habitants ont mis à profit comme matériau de construction pour les monuments qui vont être décrits. La pointe sud ouest se prolonge par un important banc sableux, l’envasement est également notable sur la partie Nord-est jusqu’à 500 m au large depuis le fonds de l’anse. C’est là que les pécheurs installent actuellement leurs parcs-pièges en clayonnage dans lesquels le poisson reste emprisonné lorsque la marée baisse.
La liste des sites compte 45 tombeaux anciens de différents types, deux vestiges de maison en pierres, une mosquée. Il faut en outre signaler l’existence d’un lieu pour la fabrication du mortier, d’une accumulation de blocs basaltiques déchargés près de la pointe Nord-est et surtout de multiples tumulus marquant des fonds de case en végétal.
-SITE I – est une mosquée en ruines construite à 35 m en retrait du rivage nord de l’île. Ses vestiges de murs d’environ 45 cm d’épaisseur, à appareillage de pierres non déposées en couches et liées par un mortier de chaux, forment un rectangle de 13,90 m sur 8,60 m. Un mihrab dont ne subsistent que les fondations prolonge de 2 m l’extrémité nord de ce rectangle.
La position des entrées peut prêter à discussion. Un retrait du mur Est en fait présumer une, mais il est probable qu’il en existait aussi à l’arrière de l’édifice puisqu’une pierre usée par le frottement des pieds, y a été découverte. Le toit était surement en végétal. Les tranchées de fouilles ont mis en évidence des changements ultérieurs. Le mihrab semble avoir été reconstruit et la partie sud de la mosquée agrandie.
-SITE II -consiste en deux tombeaux accolés à 45 m au sud Est des mosquées. Les entrées dont les clefs de voûte et les jambes des portes sont ornées d’un triple rentrant de corail taillé sont au Sud. La sépulture la plus à l’ouest est mieux conservée. Les côtes longs (5,60 m) comportaient quatre panneaux, et les largeurs (4,60m) deux.
L’autre tombeau plus détruit, possède encore des pans de l’énorme toit maçonné, effondré.
