Les sites touristiques du Boeny – La baie de Boeny
LES SITES TOURISTIQUES DU BOENY – LA BAIE DE BOENY (PARTIE 1)
(Source : Pierre VERIN et Adrien MILLE. Notes préliminaires sur les fouilles et relevés de juillet-août 1966. Bulletin de l’Académie Malagasy – Tome XLIV-II)
ANTSOHERIBORY : un comptoir antalaotra du nord-ouest de Madagascar
Bref historique du comptoir et des recherches
La baie de Boina, distante d’un peu moins d’une quarantaine de kilomètres, à vol d’oiseau de Majunga, a été une importante zone de commerce fréquentée par les islamisés venus de la côte orientale d’Afrique et de l’Asie Sud occidentale.
Au début du XVIe siècle, les Portugais rencontrèrent là un important comptoir commercial qu’ils bombardèrent (1).
A partir de cette période, les premières relations commerciales avec les Européens s’établirent, relations coupées de heurts, comme la révolte des Musulmans de Madagascar contre les Portugais vers 1587.
Entre 1613 et 1620, l’île d’Antsoheribory voit la visite et les tentatives d’installation de missionnaires portugais dont le Révérend Père Luis Mariano. II nous donne de précieuses indications sur l’établissement musulman de l’îlot où existe déjà une mosquée et nous montre à quel point celui-ci regroupait le commerce des zones plus à l’ouest pour lesquelles il était l’intermédiaire nécessaire avec l’extérieur (2).
Après l’échec de l’installation portugaise, la baie de Boina va être une des plaques tournantes d’un commerce où les esclaves tiendront une place croissante. Dubois, dans son « Voyage aux îles Dauphine ou Madagascar et Bourbon » (1669-1674) signale dans le nord-ouest de belles villes aux tombeaux, citernes et maisons où les habitants s’habillent à la turque. Mais il peut s’agir tout aussi bien de Nosy Manja connu alors sous le nom Masselage-le-Vieux par opposition au nouveau Masselage de la baie de Boina.
A. Grandidier et ses collaborateurs ont fréquemment mélangé les deux Masselage et la confusion s’accroît avec le nom Boina qui semble avoir été aussi le nom d’un comptoir dans la baie de la Betsiboka.
Dupré Eberard donne un plan de la baie en 1667, ainsi que Chevreuil en 1683.
En 1672, le pasteur hollandais Hoffman relâche à Boina, et, quatre ans plus tard, le « Voorhout » navire de la même nationalité y aurait acquis des esclaves.
A la fin du XVIIe siècle, la ville accepte la suzeraineté d’ANDRIAMANDISOARIVO et accueille des réfugiés de Nosy Manja (Masselage-le-Vieux) qui est totalement abandonnée après la défaite du dernier Sultan AMADI contre les Sakalava.
(1) Pour les premières visites portugaises, voir les textes de Corre, Fernand d’Albuquerque, de Barros, Castanueada, Faria y Sousa, in Tome I de la Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar, Tome I, Paris, Comité de Madagascar, 1903.
(2) Collection des ouvrages anciens Madagascar Tome II
