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Les sites touristiques du Boeny – La Baie de Boeny (Partie 4)

(Source : Pierre VERIN et Adrien MILLE. Notes préliminaires sur les fouilles et relevés de juillet-août 1966. Bulletin de l’Académie Malagasy – Tome XLIV-II)

ANTSOHERIBORY : un comptoir antalaotra du nord-ouest de Madagascar

Description de l’île d’Antsoheribory et des sites archéologiques.

-SITE III – Habitation en ruine de 12 m sur 3,95 m, avait deux entrées au Nord de 0,95 m de large et son plan était sans doute analogue à la maison du site suivant.

-SITE IV – Habitation de 12, 50 m sur 3,50 m ; elle avait également deux portes au Nord qui étaient encadrées de niches déclaratives. Une cloison divisait l’intérieur vers la partie Est. Le mur a 3,20 m de hauteur au-dessus du sol actuel. Des cavités à environ 1,50 m de haut, pourraient figurer l’emplacement d’un étage mais il parait difficile de se prononcer en l’absence de fouilles. La base externe des murs inclut une couche de basalte noir. Des ouvertures en meurtrières avaient été fabriquées en haut des murs Est et Ouest.
Dans le crépissage à l’intérieur apparaît un caractère arabe.

-SITE V – Deux tombeaux du même type que ceux du site II, avec panneaux rectangulaires externes, toit et portes à l’encadrement de corail taillé. Mais ces dernières sont à l’Ouest.
L’aménagement de la charpente peut être retrouvé pour la sépulture du Sud.
Dans le sens longitudinal, deux poutres centrales supportaient une série de chevrons transversaux encastrés dans les murs. Ces extrémités encastrées reposaient sur des poutres surmontant les murs. Lorsque le bois s’est corrompu, la charpente s’est effondrée.
-SITE VI – Comporte six enclos funéraires dont un seul est sans panneaux externes. Les cinq autres ont à l’Ouest une porte encadrée de corail. Les quatre plus au Nord sont surmontés à leurs angles d’ « ailes » formées de gradins. Des bols et des plats décoraient les façades externes. L’une de ces sépultures portait une coupole, vue encore en place par Jully. L’enclos Sud-est renferme une tombe basse à ailes. Deux petits piliers aux extrémités Est et Ouest marquent la position du corps. L’un possède une cavité pour les brûle-parfums. La porte de l’enclos laisse encore voir les trous des tenons du linteau supérieur.

-SITE VII – est le complexe funéraire le plus remarquable puisqu’il comprend 25 tombes isolées et enclos funéraires.
Les sépultures les plus illustres sont celles du sultan Kambamba et celle de son frère Manafi. Toutes les deux sont des monuments élevés, avec des ailes aux coins supérieurs. Des panneaux crépis compartimentent les façades externes. Les portes à l’Ouest possèdent un encadrement très soigné de corail taillé avec des emplacements de bols dans les tympans. Des céramiques étaient nombreuses sur ces tombeaux des sultans et il n’en reste plus qu’un fragment de poterie de bleu et blanc encastré dans le coin Sud.
A l’intérieur de chaque sépulture se dresse un pilier de section octogonale.
On trouve dans ce complexe funéraire une grande variété de types :
-tombes rectangulaires au ras du sol dont certaines au pied de sépultures de grands contiendraient des dépouilles d’esclaves ;
-enclos rectangulaire à ailes sans panneau ou reposerait la tante (angovavy) du sultan et dont on lit encore le nom à la tête : TIRIDIALLAH (fille de) RASSOULLAH ;
-tombes à toit de maçonnerie avec entrée ornée de corail comme dans le cas des sites II et V.
-série d’enclos à panneaux accolés successivement avec décoration aux angles de céramiques ;
-petites tombes basses à panneaux et à ailes ; enclos à panneaux décoré de céramiques avec une maçonnerie en gradins disposées sur le milieu des murs Est et Ouest ;
-petite tombe rectangulaire dont le toit en berceau brisé est encore en place.
Un grand nombre de sépulture possèdent à l’intérieur, à mi-hauteur de la cavité, en forme de meurtrières qui servaient à déposer des brule-parfums.

-SITE VIII – ensemble rectangulaires formé de 4 tombeaux accolés. Celui du Nord Ouest a une porte à l’Ouest encadrée de corail et était recouvert d’un toit en maçonnerie. Les autres sont des enclos à ailes et à panneaux mais sans portes.
Tous étaient décorés de céramiques.

-SITE IX – est le cimetière actuel. On y remarque une tombe basse à ailes, 3 enclos maçonnés, des tombes basses rectangulaires. Les plus récentes sont cimentées et portent les noms des défunts.
L’emplacement où se préparait le motier de chaux est auprès de l’anse Nord Ouest (X). On utilisait les coquilles de Pyrazus palustris brulés. Le corail pour les parties décorées des édifices s’extrayait dans la mer près de Kingany.
La pointe Est contient un Doany sakalava près d’un peuplement de baobabs.
Dans la mer tout auprès sont immergés des blocs de basalte qui rapportés d’une région volcanique (Nosy-Be ?) ont pu être déposés par les constructeurs ou simplement transportés comme lest.
Un tumulus au Sud de la mosquée a été fouillé par un puits de 2 m de coté. Le sol stérile fut rencontré à 2,05 m de profondeur. Les horizons contenaient des perles d’importation, des fragments de verre et de fer, de la poterie malgache en grande quantité et quelques tessons de céramiques importées. Dans la partie la plus profonde, on a noté des morceaux de poterie islamique verte, imitée au céladon chinois (XVIIè siècle) puis du bleu et blanc chinois ; de la poterie d’Aden ( ?) du XVIIIè siècle du blanc et bleu chinois.
Les premiers travaux révèlent donc que les sites d’Antsoheribory ne sont guère plus anciens que le début du XVIIe siècle ou la fin du XVIe.
Si les fouilles ne mettent pas à jour dans d’autres parties de l’ilot d’Antsoheribory de vestiges du début du XVIè siècle, il nous faudra conclure que celui-ci n’était pas le lieu que Da Cunha bombarda en 1506. Ce site plus ancien pourrait bien être situé à l’entrée de la baie de près de Kingany où existent dans la forêt des tombes islamiques maçonnées.

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COMMENTAIRES

  • 31 octobre 2016
    reply

    Bonjour,

    C’est vraiment un article très intéressant, bien sûr pour ceux qui sont curieux. En tout cas, merci de nous faire savoir tous cela. Ce qui m’impressionne le plus c’est que l’article raconte en même temps une histoire renforcé par le résultat d’une fouille et recherche archéologique. Merci !

    A plus !

  • 31 octobre 2016
    reply

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