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Le premier colloque francophone de l’anthropologie de la santé fera le point sur la recherche en matière de santé maternelle et infantile. Il déterminera également comment façonner un programme adapté aux réalités.

Mieux comprendre pour mieux agir. C’est dans cette démarche d’investigation que s’inscrit le premier colloque en anthropologie de la santé à Madagascar. Des soins domestiques aux politiques publiques, ce rendez-vous scientifique qui se tiendra du 14 au 16 mars, devra apporter des éclaircissements sur les difficultés d’élaboration des programmes de santé pas toujours adaptés aux réalités de terrain et aux demandes des communautés.

Une frange de la population reste, en effet, imperméable à certains programmes de prévention et en marge du système de soins. « Les individus opposent souvent de la résistance lorsqu’un changement de comportement est plus ou moins imposé, car ils n’en comprennent pas toujours la pertinence ou l’intérêt pour l’amélioration de leur santé et celle de leur famille.
Il appartient donc aux chercheurs d’étudier les habitudes et les pratiques pour aider les autorités sanitaires, les bailleurs et acteurs de santé à proposer des programmes compatibles avec le temps nécessaire à leur mise en œuvre et à leur appropriation par les bénéficiaires », détaille Christine Bellas-Cabane, pédiatre anthropologue, conseillère régionale santé à l’Ambassade de France, membre du comité d’organisation du colloque.
Ce creuset de rencontres et d’échanges réunira des chercheurs francophones pour un état des lieux des recherches en cours ou achevées à Madagascar. Mais il fera aussi émerger de nouvelles problématiques.

26 communications

L’anthropologie est une posture plus qu’une science qui s’attache à comprendre, sans les juger, les logiques sous-jacentes des fonctionnements des individus et des communautés, à les faire émerger et à les interroger.
Cette science permet également de démasquer derrière des justifications trop souvent évoquées comme la culture, la tradition, les causes plus profondes de tels ou tels comportements. « Il ne faut pas se cacher continuellement derrière les traditions pour éviter de se poser d’autres interrogations, de s’ouvrir à d’autres alternatives. En matière de santé, c’est important », plaide Christine Bellas-Cabane.

Les 26 communications orales programmées vont susciter une réflexion sur les enjeux anthropologiques de la santé maternelle et infantile. Cela devra permettre de faire une mise au point situationnelle sur des sujets aussi divers que la perception de l’enfant dans la culture malgache, le rôle de la grand-mère dans les soins de la femme enceinte et de l’enfant, les pratiques médicales traditionnelles à Madagascar, ou encore les violences ordinaires dans un hôpital malgache dans les relations soignants-soignés.

Thématiques
14 mars – Institut Français de Madagascar
Panel 1 : Enfance et soins domestiques
Panel 2 : Posture anthropologique et réflexivité
18h-19h : Conférence grand public : Socio-anthropologue des politiques publiques : la revanche des contextes – Jean-Pierre Olivier de Sardan
Mardi 15 mars à l’Institut Pasteur de Madagascar
Panel 3 : La santé des femmes au prisme des systèmes de soins
Panel 4 : Culture, soins et santé publique
Panel 5 : Structures de soins et relations soignants-soignés
Mercredi 16 mars à L’Institut Pasteur de Madagascar
Panel 6 : Offres thérapeutiques et usages pluriels
Panel 7 : Politique publiques de santé et réalités du terrain : une certaine cohérence ?

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