Lest sites touristiques du Boeny – ANJOHIBE
A 20km à la sortie de Mahajanga sur la RN4, la route « secondaire » vers Anjohibe débute au croisement de la station forestière de Marohogo, vers le nord-est en passant par les Communes rurales d’Ambalakida et de Mariarano.
Situé à 83 km au nord de la ville de Mahajanga (3 heures de route), Anjohibe est un complexe naturel unique et impressionnant où se rassemble grottes, rivière souterraine, piscine naturelle, chute d’eau, lémuriens et mangroves.
Avant d’y arriver, vous aurez la chance d’admirer quelques merveilles de la nature comme la « rivière ciment » ou la « rivière du deuxième radier ». Contrairement à ce que son nom l’indique, ce n’est pas la rivière qui est en ciment, l’endroit tire plutôt son nom du rivage qui fait penser à du « dallage » en ciment.
Les grottes d’Anjohibe ou d’Andranoboka de son vrai nom occupent deux collines à 2 km environ l’une de l’autre, où s’ouvrent des multitudes d’entrées, mais l’entrée la plus fréquentée reste celle du nord-est. De ce côté, le développement de la cavité est d’environ 5 330 m et la dénivellation totale est d’environ 40 m.
A l’entrée des grottes, sur le bas côté se trouve une petite coupelle remplie de petites pièces de monnaie : tout visiteur est en fait censé demander un « tso-drano », sorte de bénédiction pour que la visite de la grotte se déroule bien.
Une fois à l’intérieur, le premier mot qui vous viendra à l’esprit c’est « grandiose » : il n’est pas étonnant que les grottes d’Anjohibe soient considérées comme les plus belles de la grande île. Grandiose au premier sens du terme avec ces successions de « salles » de plus de plusieurs centaines de mètres et un « plafond » à une trentaine de mètres du sol.
Les grottes d’Anjohibe constituent un réseau d’une dizaine de kilomètres composés de plus d’une centaine de galeries. Beaucoup de galeries restent encore inexplorées et de nombreuses cavités attendent toujours leur première visite.
Ces grottes sont marquées par les voûtes de leurs salles immenses, leurs concrétions allant des plus fines aiguilles aux piliers épais de plusieurs mètres et aussi par l’importance des stalactites et des stalagmites qui leur confèrent une beauté surprenante avec des formes mille fois variées dessinant arabesques et festons.
Entre deux galeries plongées dans la plus totale obscurité, des puits de jour sont nés des effondrements, laissant passer la lumière et permettant d’admirer une végétation luxuriante et aussi de jouer au « tarzan » avec les lianes. A travers la voûte, les rayons solaires donnent de longs faisceaux lumineux plongeant dans la grotte.
Autres curiosités des grottes : les installations électriques et les escaliers hérités de l’époque coloniale.
Une longue rivière souterraine coule aussi en profondeur des grottes. Une balade en canoë est envisageable.
Le lac d’Andranojoby est une vraie piscine naturelle pouvant atteindre jusqu’à 2m de profondeur et plus. En aval, l’eau du lac se déverse dans un ravin en une dénivellation de 20m et forme « la chute de Mahafanina ». Un véritable oasis de paix et de verdure, le lac est entouré d’un petit bloc forestier abritant des propithèques de coquerel (lémuriens blancs connus sous le nom de sifaka).
Scientifiquement, la richesse paléontologique du site est impressionnante. Divers ossements silicifiés d’hippopotames nains et d’autres espèces témoins d’une ère ancienne y ont été découverts par les scientifiques malgaches. Ces ossements sont bien conservés et accessibles pour le public au Mozea Akiba de l’Université de Mahajanga.
Anjohibe est accessible de mai à novembre.
Pendant la visite des grottes, pensez à utiliser des lampes torches à excellent éclairage pour plonger dans la pénombre de la grotte. Il est fortement déconseillé d’utiliser des feuilles de « satrana » en feu comme torche à l’intérieur des grottes. Non seulement, la fumée pourra asphyxiée les animaux (hibou, chauves-souris, …) qui vivent à l’intérieur de la grotte mais laissant des tâches noires sur les stalactites.